Quelle gouvernance économique en zone euro?

Quelle gouvernance économique en zone euro ?
Synthèse et propositions suite à une intervention au sein du Collège de Droit

Syriane Le Dantec et Elsa Meyer
Etudiantes en L3 Droit privé –Collège de Droit
Faculté de droit – Université Jean Moulin Lyon 3

 Au sein du Collège de droit en troisième année de licence, nous avons eu une conférence intitulée « Quelle gouvernance économique en zone euro ? » par Charlotte Le Chapelain, maître de conférences en sciences économiques. Cette intervention a été pour beaucoup l’occasion de renforcer voire de découvrir l’influence et les limites des politiques monétaire et budgétaire notamment suite à la crise de 2008. Bien que le propos fût à visée économique, il a été l’occasion de débattre sur des questions d’actualité notamment face aux critiques politiques de la zone euro et son défaut de transparence et de démocratie. 

La conciliation des politiques monétaire et budgétaire s’est trouvée fragilisée suite à l’adoption du Traité de Maastricht en 1992. Dès lors, la politique monétaire a été intégrée parmi les compétences de l’Union européenne. Les Etats ont ainsi abandonné leur souveraineté monétaire et ne peuvent plus, par la même, user de leur monnaie pour combattre différentes crises par l’inflation, l’augmentation ou la diminution des taux de change. Le pouvoir monétaire a été transféré à la Banque centrale européenne (BCE) au sein de la zone euro. La politique budgétaire quant à elle reste une prérogative des Etats membres.

Néanmoins, les Etats ne sont pas totalement maîtres de leur politique budgétaire puisqu’ils doivent respecter les règles de disciplines budgétaires issues du Traité de Maastricht et du Pacte de stabilité et de croissance de 1997. Ces critères de convergence impliquent que les Etats ne doivent pas avoir de déficit public supérieur à 3% du PIB ni de dette publique supérieure à 60% du PIB. Il est intéressant de noter que la justification de ces taux demeure floue, ils ont été mal acceptés. Ces règles empêchent également une politique de relance keynésienne et entrainent des risques d’austérité en cas de crise. En 2013 le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance a instauré une règle d’or budgétaire à valeur constitutionnelle. Cette règle considère que le budget est équilibré si le déficit primaire structurel de l’Etat membre ne dépasse pas -0,5% du PIB lorsque la dette publique excède 60% du PIB. Notons par ailleurs que cette approche des politiques budgétaire et monétaire fonde ce qu’on appelle la doctrine de l’ordo-libéralisme au sein de l’Union européenne. 

Le Conseil d’analyse économique (CAE) a rendu en septembre 2018 une note dans laquelle est développée l’idée que les règles budgétaires ne doivent pas être établies par une formule mathématique sans analyse économique appropriée. D’autant plus que ces règles sont devenues très complexes rendant le cadre budgétaire difficile à intégrer pour les décideurs favorisant in fine leur non-respect. Le CAE recommande ainsi l’introduction d’une règle budgétaire basée sur le taux de croissance des dépenses publiques. Le CAE souhaite la règle suivante : « les dépenses nominales ne devraient pas croître plus rapidement que le PIB potentiel à long terme et plus lentement dans les pays où la dette est excessive. » Finalement l’intégration de cette règle semble plus justifiée et plus cohérente et pourrait même favoriser la démocratie. 

En effet, il semble normal qu’un Etat en période de croissance et de conjoncture favorable soutienne l’économie tout en vérifiant à ne pas laisser courir les déficits. En revanche, l’austérité ne doit pas être toujours la réponse pendant les crises puisqu’elle aggrave les conséquences sociales et politiques. Certaines politiques de relance sont le plus souvent nécessaires afin de relancer l’économie par l’investissement, la consommation, l’augmentation du pouvoir d’achat. Par ailleurs, notre monde est aujourd’hui affecté par de nouveaux défis qui impliquent une réponse urgente. La lutte contre le réchauffement climatique et la politique environnementale nécessitent le bouleversement de certains secteurs économiques ainsi que des investissements. Il semble essentiel pour un Etat de permettre ces dépenses publiques afin de favoriser l’environnement. De plus, l’établissement de cette nouvelle règle, n’étant pas stricte implique un dialogue entre les Etats et la Commission européenne et, dans le même temps, entre l’Etat et leurs citoyens. En effet, les Etats en établissant leur budget ne pourront plus nécessairement justifier leur politique d’austérité par l’obligation de respecter des règles européennes et utiliser l’Union comme bouc-émissaire mais, au contraire, ils devront justifier leurs dépenses en raison de ce que veulent leurs citoyens, ce qui permettrait de favoriser les relations entre l’Union et les citoyens. 

Ensuite, la crise de 2008 a également montré les limites de la BCE dont l’objectif principal est de réduire l’inflation. L’article 123 TFUE (Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne) lui interdit de financer directement un Etat membre, elle ne peut donc pas monétiser un déficit public ce qui a pour risque de priver les Etats membres de marges de manœuvres en cas de crise. Puisque les Etats ne pouvaient se financer auprès de la BCE et que l’augmentation des impôts aurait mal été supportée politiquement, il ne restait plus que la possibilité d’emprunter. Mais le risque de faillite inquiète les investisseurs et a conduit à la crise des dettes souveraines par l’envolée des taux d’intérêt directeur. 

Cette réalité pose la question de la vulnérabilité de notre dette et de l’impact des marchés financiers, souvent étrangers, sur nos politiques et les citoyens. Notre dette est détenue majoritairement à l’étranger. Les investisseurs se fient aux agences de notation pour évaluer de manière non transparente et non démocratique la solvabilité de l’Etat. Face à leur perte de confiance évaluée sur des mécanismes comptables et informatique, l’Etat est contraint de réagir par l’austérité n’ayant pas d’autres réponses.

C’est alors que l’Union a joué un rôle de caution pour rétablir la confiance. La BCE a réagi en diminuant les taux d’intérêt, ils sont à 0% depuis 2016 et Mario Draghi (le Président de la BCE) a récemment annoncé qu’ils n’augmenteront pas avant 2020. Mais c’est surtout en outrepassant ses mandats que la BCE va soutenir les Etats menacés de faillite. En effet, dès 2010 elle va directement monétiser la dette par un programme de rachat des titres de dette publique sur les marchés obligatoires secondaires. En 2012 un second programme de rachat est annoncé pour un montant illimité, la simple énonciation de ce programme a suffi pour arrêter la spéculation sur les marchés. En 2015 et 2016, la BCE a utilisé l’instrument quantitative easing en rachetant des obligations souveraines et des titres privés tout en inondant les banques de liquidités (60 milliards puis 80 milliards d’euros) afin de relancer l’économie.

Des mécanismes de solidarité ont été développés afin de soutenir les Etats et d’enrayer la spirale de spéculation des marchés financiers ; alors même que le Traité de Maastricht interdit la solidarité. Ainsi, le Fonds Européen de Stabilité Financière, le Mécanisme Européen de Stabilité Financière puis le Mécanisme Européen de Stabilité ont été créés dans l’urgence afin de permettre à certains Etats comme l’Irlande, le Portugal et la Grèce de se financer à des taux d’intérêt raisonnables. Ces fonds sont alimentés en fonction des richesses des Etats membres, ainsi, l’Allemagne et la France sont les plus gros contributeurs.

Le fait que la Banque centrale européenne ait dû outrepasser ses mandats est significatif des limites du modèle de l’ordo-libéralisme en cas de crise économique. Ces limites sont aussi présentes concernant la politique budgétaire et l’exigence du respect des critères de discipline budgétaire en cas de crise. En effet, cette exigence a pour conséquences qu’en cas de dépassement du déficit public autorisé en vertu de ces critères, et sous peine d’être sanctionné par l’Union européenne, l’Etat ne peut répondre que par une politique d’austérité, comme on le voit actuellement en Grèce. C’est dans ce type d’hypothèses que l’on voit véritablement l’impact direct de la politique budgétaire sur la société et sur les citoyens européens. Se pose alors nécessairement la question de l’adhésion de ces citoyens à ces politiques décidées au niveau de l’Union européenne.

S’interroger sur la vision qu’ont les citoyens des institutions européennes et de leurs politiques amène à la question de la légitimité de ces institutions aux yeux des citoyens. En effet, on peut relever ici l’une des critiques majeures faites à l’Union européenne et au fonctionnement de ses institutions : le manque de légitimité démocratique. C’est le cas notamment de la Banque centrale européenne, caractérisée justement par son indépendance. Pourtant, comme nous l’avons vu, certaines politiques adoptées par l’Union européenne, telles que la politique budgétaire, ont un impact réel sur les sociétés. Aussi, cette ambivalence entre d’un côté des politiques fortes adoptées, et de l’autre un sentiment de non-participation des citoyens à ces projets, peut expliquer en partie le rejet de plus en plus fort de l’Union européenne. Et c’est actuellement l’un des défis auquel doit se confronter l’Union européenne, à savoir comment intégrer davantage les citoyens dans le processus décisionnel.

Ce sentiment de déficit démocratique a pu avoir comme conséquences pour les citoyens d’envisager différemment leur rapport à la Nation, et à la souveraineté étatique. Cela a notamment pour effet la montée des nationalismes et des mouvements populistes en Europe récemment. En effet, actuellement, il y a un véritable questionnement sur le rôle et les pouvoirs de l’Etat, et sur la marge de manœuvre dont il dispose pour agir politiquement, au sein de l’Union européenne. A ce titre, la gouvernance économique de l’Union européenne, et notamment la politique budgétaire, soulèvent des questions intéressantes : doit-on laisser l’Etat maître de sa politique budgétaire, afin qu’il puisse l’ajuster aux circonstances nationales? Doit-on au contraire restreindre les marges de manœuvre des Etats dans le but d’une harmonisation européenne ? L’harmonisation européenne n’est-elle réalisable que par le modèle de l’ordo-libéralisme ? Il faut bien comprendre que l’ordolibéralisme est un parti pris de la part de l’Union européenne, ayant ses avantages et inconvénients, et qui témoigne d’une certaine vision de l’Europe et des Etats qui en sont membres. Ainsi, penser la gouvernance économique de l’Union européenne revient à définir une certaine Europe.

Or, on voit aujourd’hui de nouvelles alternatives émerger et proposer une nouvelle vision de l’Europe. Différentes propositions ont pu émerger notamment le système des Eurobonds qui permettrait d’emprunter à un taux d’intérêt unique au niveau européen pour les 19 Etats de la zone euro. Mais cette proposition a été rejetée car jugée trop fédéraliste. On retrouve encore la création d’un Parlement de la zone euro et d’un budget de la zone euro. Cette solution pourrait pallier le déficit démocratique de la zone euro et faire face aux critiques de complexité et de technocratie bruxelloise. Ainsi, le Parlement déciderait du budget de la zone euro, pourrait entraîner une harmonisation fiscale et sociale et conduire à l’objectif de taux unique d’impôt sur les sociétés. Les décisions proviendraient de la représentation nationale et non uniquement des chefs de gouvernement et de ministres des Finances. Cette impulsion démocratique ne peut être que saluée.

Finalement trois visions peuvent se dégager, certains proposent, comme par exemple le parti La République En Marche, une plus grande intégration européenne, s’approchant davantage du modèle fédéral. A l’inverse, d’autres revendiquent une plus grande souveraineté étatique, accompagnée d’une attitude plus protectionniste. Une autre voie, médiane, consisterait à conserver le modèle de l’ordo-libéralisme, tout en le rendant plus souple, et en permettant aux Etats de ne pas avoir à respecter les critères de convergence dans certaines circonstances.
Toutefois, quelle que soit la voie choisie, la gouvernance économique de l’Union européenne sera un véritable enjeu dans la définition d’une nouvelle Europe.

Mai 2019

La montée du scepticisme vis-à-vis de l’Europe

La montée du scepticisme vis-à-vis de l’Europe

Florence Picot
Etudiante en L3 Droit et science politique
Collège de droit
Faculté de droit – Université Jean Moulin Lyon 3

Depuis quelques temps, on peut observer une montée du nationalisme, de l’individualisme et des extrêmes à travers les résultats aux différentes élections. On note, par exemple, la présence de l’extrême droite au second tour des élections présidentielles en Autriche et en France, la montée du parti d’extrême droite allemand AFD au Bundestag, ou encore la présence de coalitions avec l’extrême droite en Autriche ou en Bulgarie.

D’autre part, le Brexit, en mettant en œuvre l’article 50 du TUE, montre de manière concrète qu’il est possible de se retirer de l’Union.

A cela s’ajoute le manque de connaissance que les citoyens ont du fonctionnement de l’Union européenne. Ainsi, les décisions de l’Union peuvent apparaître contraires aux intérêts nationaux mais cela n’est pas une critique de l’Union puisque celle-ci a pour mission de défendre les intérêts de l’Union et non pas les intérêts nationaux.

Enfin, l’Union peut paraître impuissante et inefficace de par le nombre d’États membres. En effet, prendre une décision à 28 (et demain à 27) est un processus plus long et plus complexe que seul ou à deux.

Pour pallier ces difficultés, il faudrait que les médias notamment parlent de l’Union de manière différente en mettant l’accent sur tous ses points positifs.

De plus, il faudrait faire (re) naître un sentiment d’appartenance à l’Union. Des solutions existent déjà en ce sens, comme par exemple l’hymne européen, la devise de l’Union européenne “Unis dans la diversité” ou encore la journée de l’Europe. Il faut donc continuer en ce sens pour promouvoir les valeurs de l’Europe et lui redonner un aspect positif dans l’esprit de ses citoyens.

Cela passe aussi par la sensibilisation des populations par des campagnes d’information, par l’éducation et par des voyages scolaires dans les institutions de l’Union. Par exemple, organiser de tels voyages à Bruxelles ou à Strasbourg, couplés à des explications simples adaptées aux enfants, donnera un aspect concret à l’Union aux yeux de ces écoliers.

Enfin, la solution est aussi, peut-être, de réformer le fonctionnement même de l’Union européenne pour le rendre plus simple, plus accessible et plus compréhensible aux yeux de ses citoyens.

25 mai 2019

Le billet du 9 mai 2019

Un certain 9 mai, la déclaration Schuman

Le 25 mars dernier, en ouvrant la semaine de l’Europe organisée par la Faculté de Droit de l’Université Lyon 3, le Doyen Hervé de Gaudemar indiquait aux nombreux étudiants et invités présents dans l’amphi, qu’il commençait toujours ses cours sur l’Europe en évoquant la déclaration Schuman du 9 mai 1950… moi aussi !

Ce texte qui donna naissance à la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier) est, en effet, considéré comme le texte fondateur de la construction européenne. On rappelle que Robert Schuman, alors Ministre français des affaires étrangères, a fait cette déclaration dans le salon de l’Horloge du Quai d’Orsay à Paris, lors d’une conférence de presse en présence de nombreux journalistes. Ce fut un évènement qui eut un grand retentissement. 

Aujourd’hui à l’approche des élections européennes, comment ne pas l’évoquer encore ? Car ce texte, largement inspiré par Jean Monnet, permet de comprendre qu’à cette époque et pour régler certains problèmes, l’Europe était une nécessité, mais aussi pourquoi, à notre époque, elle l’est toujours : certes, les  problèmes ne sont plus tout à fait les mêmes (climat, sécurité, environnement, concurrence économique mondiale, taxation des géants du numérique etc.), mais la nécessité de les traiter au plan européen demeure. 

Si comme moi, vous voulez relire (ou lire) intégralement ce texte, et même écouter et voir Robert Schuman le prononcer lors de ce moment historique… Cela est possible grâce aux travaux de numérisation effectués par le CVCE (Centre virtuel sur la connaissance de l’Europe), travaux désormais archivés par l’Université du Luxembourg. Pour y accéder directement : divers documents Déclaration Schuman.

Vous y trouverez aussi les différentes versions du projet, des caricatures et diverses réactions à la suite de cette conférence de presse, etc.  Bref une plongée dans l’histoire européenne propice à la réflexion.

Encore un mot : le présent billet est évidemment daté du 9 mai. On sait que chaque année à cette date, c’est la Journée de l’Europe pour marquer l’anniversaire de la déclaration Schuman. Chaque Etat la célèbre comme il le souhaite. Le Luxembourg vient d’en faire un jour férié.

On sait peut-être moins que la première Journée de l’Europe fut organisée le 9 mai 1986, conformément à la décision du Conseil européen qui s’était tenu à Milan les 28 et 29 juin 1985 et qui approuvait, ainsi, une proposition du Comité sur l’Europe des citoyens, dit Comité Adonnino. Encore une plongée dans l’histoire européenne pour nourrir l’avenir.

                                                                                                        Blanche Sousi

Le billet du 8 avril 2019

L’Europe : du rêve à la raison

Nous entendons ou lisons souvent, ici ou là, que l’Europe ne fait plus rêver !
Evidemment : comment pourrait-il en être autrement ?

– Pour ceux qui ont vécu ses premiers pas, l’Europe est devenue une réalité sur laquelle ils portent un regard aussi lucide que constructif : trop de réglementations dans tels domaines, pas assez dans d’autres (climat, environnement…), trop de disparités fiscales nationales empêchant une saine concurrence au sein de l’Union européenne, absolue nécessité de présenter un front uni face à certaines puissances économiques du monde, etc.  L’heure n’est plus au rêve mais à la raison.

– Quant aux plus jeunes, l’Europe fait tellement partie de leur quotidien, mais à leur insu, qu’ils n’en voient pas les bienfaits, même les plus évidents : par exemple, pouvoir circuler d’un Etat à l’autre sans visa et sans connaître les files d’attentes aux frontières, c’est normal ; pouvoir voyager dans différents Etats avec une même monnaie, l’euro, c’est normal ; pouvoir utiliser son smartphone à travers l’Europe sans frais supplémentaires, c’est encore normal !

La liste est longue de tout ce que l’Europe a fait et continue de faire pour nous, beaucoup plus longue qu’on peut l’imaginer.  

Pour en prendre la mesure, rien n’est plus facile : il suffit d’aller sur Ce que l’Europe fait pour moi.
Grâce à ce site très pédagogique (élaboré par le service de la recherche du Parlement européen), chaque citoyen qu’il soit étudiant, enseignant, salarié, retraité… (de n’importe quel Etat membre), peut connaître les actions et réalisations de l’Union européenne, concernant sa vie, sa région, son travail, ses activités, ses loisirs, ses voyages… Une multitude d’informations pour tous ceux qui ont le souci d’avoir des informations de première main à l’abri des  « fake news », ces fausses informations qui trompent et manipulent l’opinion publique et que certains internautes relayent sans toujours savoir qu’ils se rendent complices de ces manipulations.

En complément de ce site, on pourra consulter Les décodeurs de l’Europe, document établi par la Représentation en France de la Commission européenne : là encore, il s’agit d’un outil précieux pour répondre aux fausses allégations concernant l’Union européenne.

L’Europe nous concerne tous et toutes, que nous le voulions ou pas. A quelques semaines des élections au Parlement européen, il importe de mieux la connaître et la comprendre pour voter en citoyen averti. Il y va de l’avenir des jeunes générations.

                                                                                             Blanche Sousi

Union européenne et Médias

Yassine Chattout, Mathieu Rouy, Marie Tillmann
Doctorants en droit européen
Equipe de droit international, européen et comparé – EDIEC

Université Jean Moulin Lyon 3

Dès 2000, Nicolas Moussis posait la question de savoir si l’Union européenne (UE) n’était pas confrontée à un déficit d’information plutôt qu’à un déficit démocratique (v. Nicolas Moussis, « La construction européenne et le citoyen : déficit démocratique ou déficit d’information ? », Revue du Marché commun de l’Union européenne (RMCUE), 2000, p. 153). Si l’Union européenne est souvent critiquée pour son manque de démocratie, force est de constater que les élections européennes, seul grand évènement démocratique de la vie institutionnelle européenne, sont marquées par une faible participation. En effet, lors des élections européennes de 2014, le taux de participation s’élevait à 42,61% (taux en constante baisse depuis 1979 et les premières élections réalisées au suffrage universel direct ; v. site du Parlement européen : http://www.europarl.europa.eu/elections2014-results/fr/turnout.html). Ainsi, « d’année en année, de mandature en mandature, les élections européennes mobilisent peu. La politisation recherchée des débats n’a pas atteint ses objectifs » (v. Florence Chaltiel, « À un an des élections européennes », Rev. UE, 2018, p. 38).La faiblesse de la participation aux élections européennes est révélatrice d’un certain désintérêt et d’une méconnaissance du fonctionnement de l’Union européenne. Ceux-ci trouvent leur racine, très certainement, dans une relative instrumentalisation de l’Union européenne par les gouvernements nationaux, mais aussi dans le fait que les affaires européennes sont très peu présentes dans les médias nationaux (v. Nicolas Moussis). En effet, rares sont les émissions consacrées à l’Union européenne sur les chaines de radio ou de télévision en France. Au contraire, l’actualité européenne n’est très souvent que peu ou mal exploitée par les médias nationaux. Si les réalisations de l’Union européenne sont si peu évoquées par les médias nationaux, c’est « probablement parce qu’elles sont trop techniques, trop détaillées et parfois trop compliquées pour être comprises par le grand public et parfois par les journalistes eux-mêmes » (v. Nicolas Moussis, « L’apathie des citoyens européens : diagnostic et thérapeutique », RMCUE, 2009, p. 522). Il n’existe, par ailleurs, pas de réel média européen. Si Euronews est certes une chaîne pan-européenne et multilingue, son audience reste relativement basse et son accès peu aisé.

La faible présence de l’Union dans les médias est finalement la cause du désintérêt du citoyen pour les affaires européennes mais également son effet. Si les médias n’en parlent pas, les citoyens ne peuvent s’y intéresser, mais comme les citoyens ne s’y intéressent pas, les médias ne sont pas encouragés à en parler. Or cette situation est problématique à deux titres. D’une part, cette méconnaissance de l’Union européenne est une menace pour l’intégration européenne. D’autre part, que l’on soit favorable ou non à la construction européenne, du fait de l’importance des affaires européennes dans notre vie quotidienne, l’information des citoyens est un véritable enjeu démocratique.

 Face à cette visibilité précaire de l’Union dans les médias, les institutions de l’Union sont tentées de communiquer par elles-mêmes. Ainsi, Florence Chaltiel propose qu’« à l’heure du numérique omniprésent, la confection de petites vidéos présentant les travaux du Parlement, ses discussions sur des textes régissant la vie quotidienne des citoyens européens, pourrait donner une visibilité renforcée » (v. Florence Chaltiel, « À un an des élections européennes », Rev. UE 2018. p. 389). Une tentative du Parlement européen a été réalisée sans réel succès (v. par exemple https://www.youtube.com/watch?v=-3LGFgXC_fI)

Par ailleurs, à côté de cette faible visibilité, soulignée et critiquée à de nombreuses reprises, l’Union européenne se retrouve confrontée à un manque de réceptivité du public et à une confusion générale tant à travers la réception de ses messages que dans la manière de les retransmettre. Cela est accentué par la perception de l’Union européenne par les médias des pays membres qui, comme souligné plus haut, diverge. L’exemple du Royaume-Uni est probant notamment au travers de sa presse écrite. Depuis son entrée dans la Communauté économique européenne, en 1973, de nombreux grands titres nationaux anti-européens sont parus, accentués avec la période précédant le Brexit (v. la une du Daily Mail du 22 juin 2016 : « If you believe in Britain vote Leave », ainsi que la une du Sun du 14 juin 2016 : « BeLEAVE in Britain » …). Face à ces campagnes qualifiables de publicité et non d’information, les médias pro-européens nationaux sont restés relativement stoïques (v. https://www.theguardian.com/media/2016/jun/24/mail-sun-uk-brexit-newspapers ).

Une distinction doit dès lors être opérée entre les concepts d’information, de communication et de publicité, souvent amalgamés dans la vie courante. Pour ce qui est de l’information, elle se définit comme « le renseignement possédé et l’action de le communiquer à autrui » (v. Gérard Cornu, Vocabulaire juridique, Association Henri Capitant, 11ème édition Quadrige, Paris, janvier 2016, p. 547).  Une communication est le « fait de porter un évènement ou un élément d’information à la connaissance d’une personne déterminée » (v. Gérard Cornu, Vocabulaire juridique, Association Henri Capitant, 11ème édition Quadrige, Paris, janvier 2016, p. 209). Une publicité est, quant à elle, « toute communication quelle qu’en soit la forme destinée à promouvoir la fourniture de biens et de services » (v. Gérard Cornu, Vocabulaire juridique, Association Henri Capitant, 11ème édition Quadrige, Paris, janvier 2016, p. 832). Une communication est donc un ensemble d’information destiné à une personne donnée, tandis qu’une publicité est composée exclusivement d’informations destinées à la promotion d’un produit ou d’un service. Une citation peut résumer cette distinction : « L’information est libre, la publicité est contrôlée » (v. Bertrand Liard, « La frontière entre information et publicité », Information et produits de santé, quelles perspectives?, sous la direction de Anne Laude et Didier Tabuteau, Collection Droit et Santé, PUF, 2006, p. 49.). L’Union européenne ne doit donc pas faire sa promotion mais une campagne d’information ou encore de communication pour éviter de rencontrer de trop nombreuses critiques. 

A la lumière de ces précisions, il convient de s’interroger sur la question des moyens mobilisables afin de remédier au déficit d’image dont souffre l’Union européenne. Lors de la consultation citoyenne du 26 octobre 2018 (L’Europe vue de l’amphi), il a été émis l’idée de tourner des vidéos informatives, qui seraient diffusées sur les antennes télévisées, à la radio et sur les réseaux sociaux. Néanmoins, la portée de ces campagnes de communication risque d’être amoindrie du fait même de l’auteur dont elles émanent. Le fait pour l’Union de réaliser seule sa propre communication risque d’être contre-productif. Cette initiative pâtirait en amont des critiques faites à l’Union sur sa manière de communiquer. Autrement dit, quelle crédibilité accorder à cette démarche, quand c’est justement l’image de l’Union qui est écornée ? Cela pose un problème de neutralité de la démarche, et nous amène au constat que l’Union européenne ne peut pas parvenir seule à remédier à son déficit d’image.

Au-delà du discours de l’Union européenne, c’est peut-être avant tout le discours sur l’Union européenne qui doit évoluer. Or celui est principalement le fait des diffuseurs d’information au sein des différents Etats membres. Paradoxalement, l’Union se trouve dans la situation où son image dépend plus des acteurs nationaux, que d’elle-même. Le problème n’est pas que l’on ne parle pas de l’Union européenne, mais qu’on n’en parle pas de la meilleure des manières. Ce constat est facilement vérifiable. Dans le contexte actuel marqué par le Brexit ou la montée des nationalismes (v. Hongrie, Pologne, Italie …), l’Union se retrouve au cœur d’une spirale médiatique négative (v. Charlotte Galpin and Hans-Joerg Trenz, The Spiral of Euroscepticism: Media Negativity, Framing and Opposition to the EU, University of Copenhagen), dont la cause en est aussi la conséquence. En effet, les partis extrêmes poussent à mettre l’euroscepticisme à l’agenda médiatique. La présence de ce débat dans les médias sert ensuite à alimenter les discours eurosceptiques, qui simplifient au maximum les réels enjeux de l’Union. Une nécessité de briser ce cercle vicieux se profile alors.

Pour ce faire, il est impératif de réussir à recadrer le débat, trop pollué par les idées reçues, les articles capitalisant sur les peurs des citoyens, ne présentant pas les choses dans leur ensemble. Ces « fausses informations » ou « euromythes » contribuent injustement à la négativité dont souffre l’Union européenne, et deviennent rapidement virales par le biais des médias sociaux (v. interdiction des corgies). L’Union européenne tente d’ailleurs de lutter contre les fake news ainsi que la désinformation (v. Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au comité économique et social européen et au comité des régions, « Lutter contre la désinformation en ligne : une approche européenne », Bruxelles, 26 avr. 2018, COM (2018) 236 final) ou encore la propagande en dehors de ses frontières terrestres (v. East StratCom Task Force), termes connexes mais non synonymes, tant pour le bien-être de ses citoyens que pour la survie d’une perception positive ou, tout du moins, d’une perception sur les scènes nationales.

Ainsi, le rôle des journalistes est primordial et déterminant. Il convient alors de remettre en question l’approche des questions européennes dans médias nationaux. Sur cela, les institutions européennes peuvent avoir un impact. Peut-être devraient-elles tenter de faciliter le travail des journalistes, qui rendent compte de l’état de l’Union européenne. C’est ce que propose notamment la commission Culture et Education du Parlement européen (v. le rapport de 2014, intitulé Communicating ‘Europe’ to its citizens : state of affairs and prospects). Ainsi, plutôt que de vouloir s’adresser directement aux citoyens européens, l’Union européenne devrait sans doute faire progresser l’accès à son information auprès des médias nationaux, pour rééquilibrer le débat à son sujet.

décembre 2018






	

Empêcher la désillusion

Empêcher la désillusion

Estelle Brogniart
Etudiante en Master Droit des Affaires et Fiscalité – Formation continue

Institut de droit et d’économie des affaires – Université Jean Moulin Lyon 3


Je me considère comme issue de la génération Erasmus, l’€ était un bébé pendant mon adolescence, j’ai fait des voyages scolaires (ou non scolaires) chez plusieurs de nos voisins européens avec toujours cette idée d’union, de communion. Peut-être comme un sentiment de pouvoir partager un idéal commun qui puisse tous nous rapprocher.

20 ans ont passé, et j’expliquais à mes enfants le weekend dernier pourquoi nous avons tous ces drapeaux sur le fronton de la mairie de Grenoble.Ils viendront voter avec nous pour les prochaines élections.

Mais c’est la citation suivante d’Albert Camus qui me vient à l’esprit :
 “Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.”

Et je m’interroge, comment faire pour que l’Europe ne se défasse pas? Comment revenir à cet idéal de ma jeunesse? Tout cela sur fond de Brexit. Comment faire primer l’intérêt collectif de plusieurs nations sur l’intérêt individuel des Etats ? Je n’ai pas de solution, simplement essayer de transmettre à nos enfants les valeurs auxquelles nous croyons et continuer à agir comme nous le pouvons en tant que citoyen.

avril 2019

L’image négative de l’Europe dans la presse

 

L’image négative de l’Europe dans la presse
Emma Pellissard, Alice Tongio et Nicolas Hugonin
Etudiants du Master 2 Droit des affaires et fiscalités-DJCE (année 2018-2019)
Institut de droit et d’économie des affaires – Université Jean Moulin Lyon 3

Le constat

Selon une étude réalisée par Les jeunes européens entre le 17 et le 23 octobre 2018, seulement 3% de la surface de la presse française (soit 102 m2/semaine) est dédié à l’Europe : espace plus que restreint pour décrypter l’actualité européenne pourtant très dense à ce moment-là (Brexit, budget italien, réaction des Etats européens à l’affaire Kagoshi, etc.) (source : http://www.jeunes-europeens.org).
D’autant que les articles sont pour la plupart, succincts : ainsi sur 92 articles référencés,  15 sont des brèves et 36 des articles courts.
Par ailleurs, les articles sont, en grande majorité, rédigés de façon orientée : volonté de faire réagir, de polémiquer plus que d’informer. Par exemple, le journal Le Figaro titrait le 18 octobre 2018 : « Brexit : encore un sommet pour rien ? ».

Les médias d’information contribuent ainsi, en partie, à la spirale de l’euroscepticisme notamment par le manque d’articles et les informations négatives concernant l’Union européenne (UE).

Les sujets les plus évoqués par la presse sont : la sur-réglementation européenne, l’échec de la construction européenne, la volonté de plusieurs Etats membres de sortir de l’UE, la montée du populisme, la crise migratoire. L’UE est souvent dépeinte comme la cause des problèmes, rarement comme la solution possible à ces problèmes.

A la décharge des médias, cette « mauvaise » information est largement due au désintérêt des citoyens pour les problématiques européennes : il y a un travail en amont à faire sur l’attrait de l’Europe et sur la conscience européenne.

Nos propositions

– Conseiller aux journaux et sites internet de créer une rubrique « Europe » au même titre que la rubrique « Sport », « International », « Faits divers », Culture », etc.

– Passer de très courtes publicités à la télévision ou à la radio ayant pour but de donner une information précise sur l’UE ou de contrer un préjugé. Par exemple, spot publicitaire à la radio d’une dizaine de secondes : « Une UE trop bureaucrate ? Préjugé ! L’UE compte en ses institutions bien moins de fonctionnaires que la seule région Île de France ! ».
Nous pensons que de simples informations comme celle-ci peuvent changer les mentalités.
– Création d’une rubrique : « La minute européenne » dans les journaux télévisés avec le même objectif d’informations ludiques, instructives et objectives destinées à mieux appréhender le fonctionnement de l’UE et son utilité.
– Rendre l’actualité européenne plus accessible : un site internet pourrait regrouper toutes les actualités des différentes institutions de l’UE de telle sorte que les médias européens et les citoyens auraient accès de manière simplifiée à l’information.
– Création d’une chaîne européenne disponible en plusieurs langues regroupant l’actualité européenne, les initiatives citoyennes, les projets européens, des rencontres entre citoyens, etc.

novembre 2018

 

L’éducation des enfants

L’éducation des enfants
Bettina Helbert
Etudiante en Master Droit des Affaires et Fiscalité – Formation continue
Institut de droit et d’économie des affaires – Université Lyon 3

Les enfants apprennent l’anglais en maternelle et même pour certains, l’espagnol en primaire, mais ils ne connaissent pas l’Europe. Ceci est une aberration. Ils entendent parler de l’Europe sans trop savoir ce qu’il en est, ce qu’elle apporte et ce qu’ils pourront lui apporter.

Pour que l’Europe vive, qu’elle soit connue et reconnue, et qu’ils en soient de futurs acteurs, il faut qu’elle soit ancrée dans leur culture. Pour ce faire, il faudrait leur en parler jeune et ne pas attendre l’université. En parler à l’école en primaire et au collège, leur raconter l’Europe, les raisons de création (la paix, Churchill), les raisons de son évolution, les bienfaits, son fonctionnement, les intéresser, les impliquer dès leur jeune âge.

Il faudrait donc que des “délégués de l’Europe” ou les professeurs des écoles soient formés pour en discuter avec eux, leur parler de son histoire, de ce que cela à apporter aux pays membres afin qu’ils soient des Européens au même titre que des Français.


Novembre 2018

 

 

 

L’Europe en questions

L’Europe en questions

Bibiana Burlion
Etudiante en Master Droit des Affaires et Fiscalité – Formation continue

Institut de droit et d’économie des affaires – Université Jean Moulin Lyon 3

 Les élections européennes approchent et le bilan est plus que mitigé.

L’Europe est en crise. La souveraineté de l’Europe est mise à mal. Quels leviers pour la rétablir ?

L’Europe portait des ambitions fortes et communes. Aujourd’hui, nous faisons face à des divisions / divergences de plus en plus profondes (économiques ; migratoires…).

L’intérêt européen ne prévaut plus, c’est l’intérêt national de chaque Etat membre qui semble être mis en avant.

Ne prendre de cette Europe que ce qui peut servir chaque Etat membre, on pense individuel alors qu’il faut penser collectif !

Mais l’intégration d’autant de pays avec des cultures différentes en peu de temps n’a-t-elle pas fragilisé l’Union européenne ?

Comment recréer la confiance, la cohésion ? Une reprise en main par le noyau des pays fondateurs ? Et un retour aux fondamentaux ? 

 

Mars 2019

Vivre l’Europe pour comprendre l’Europe

 

Vivre l’Europe pour comprendre l’Europe

Léo Bouchet
Etudiant en M1 Droit des affaires et fiscalité-Prépa DJCE (année 2018-2019)
Institut de droit et d’économie des affaires – Université Jean Moulin Lyon 3

 Partant du fâcheux constat selon lequel l’Union européenne est trop peu ou mal connue de ses citoyens ; que cette méconnaissance est liée, du moins en partie, à une difficulté d’appréhension de la construction européenne de manière globale ou systémique ; que cette méconnaissance résulte majoritairement d’un manque d’interactions entre les citoyens européens d’une part, et les différents États et institutions qui composent l’Union européenne d’autre part ;

Nous proposons quelques initiatives, qui, sans être particulièrement audacieuses, ont le mérite d’être simples et réalisables ; car nous sommes persuadés que le renouveau de l’Union européenne passera nécessairement par une implication accrue de ses citoyens au processus européen, unis par la volonté de construire un avenir commun meilleur, ouvert et solidaire.

Persuadés que l’ouverture et l’indépendance d’esprit se forgent dès le plus jeune âge de l’enfant, nous proposons l’instauration d’un échange linguistique et culturel dans un autre pays de l’Union Européenne de manière systématique au cours du cycle scolaire primaire.

 Persuadés que la meilleure façon d’intéresser les citoyens à l’Union européenne passe par la possibilité de permettre à tout citoyen de façonner l’Europe qu’il souhaite voir grandir, nous proposons la création (ou le développement) de stages civiques européens ou de missions européennes.

 Persuadés que la culture européenne se forme par une immersion dans les différents pays qui composent l’Union européenne, nous proposons de valoriser les années d’études à l’étranger, notamment dans le cadre de programmes ERASMUS, en intégrant systématiquement dans les programmes universitaires une année dans un Etat membre de l’Union européenne.

Pour faciliter cette mobilité, nous recommandons une augmentation des bourses pour voyager en Europe.

 Persuadés que la découverte culturelle de l’Union européenne ne peut se détacher d’une découverte culinaire des spécialités européennes, nous proposons de multiplier les initiatives dans les cantines pour permettre à nos étudiants de goûter régulièrement des plats traditionnels de chacun des États membres.

 Persuadés que la musique, le sport, et la culture doivent nécessairement accompagner le renouveau de l’Union européenne, nous proposons de multiplier les initiatives européennes inter-étatiques, comme des rencontres sportives européennes et concerts avec des orchestres européens, notamment impulsées par des subventions européennes et appels à projets.

 Persuadés que les institutions européennes doivent être ouvertes aux citoyens qu’elles représentent, nous recommandons de favoriser les rencontres entre les députés européens et les établissements scolaires, ainsi que de multiplier les visites scolaires dans les différents lieux décisionnels européens.

 Si l’Union européenne berce aujourd’hui sous une brume opaque et grisante par certains aspects, réunissons-nous pour en faire une Europe nouvelle ouverte, dynamique et porteuse de projets.