Pour une gouvernance davantage centrée sur l’intérêt général de l’UE

Pour une gouvernance davantage centrée sur l’intérêt général de l’Union européenne

Cyril THAUMIAUD
Etudiant en Master 1 Droit des affaires et fiscalité – Prépa DJCE
Institut de droit et d’économie des affaires – Université Lyon 3

Constat

La gouvernance de l’Union européenne (UE) souffre d’importantes lacunes concernant les intérêts qu’elle défend : il s’agit bien plus d’une confrontation des intérêts individuels de chacun des Etats membres que d’une coopération en vue de promouvoir l’intérêt général de l’UE.

 Or, la somme des intérêts individuels n’est pas égale à l’intérêt général et les conséquences de cette gouvernance sont multiples. D’abord, elle conduit à un déséquilibre dans les intérêts défendus : ceux qui sont portés par les Etats les plus puissants sont largement mis en avant au détriment de ceux des autres. En outre, cette gouvernance affecte largement l’image qu’ont les citoyens européens de l’UE : beaucoup ont la sensation que les règles européennes ne procèdent pas d’un processus démocratique. En effet, même lorsque le processus démocratique est transparent, les députés européens semblent davantage défendre les intérêts des citoyens de leur propre pays que les intérêts des citoyens européens.

 Solutions

Il pourrait être pertinent de revoir comment le dialogue entre les représentants des différents Etats membres est organisé. Idéalement, ce processus devrait permettre une dissociation entre l’origine des représentants et les intérêts qu’ils défendent.

Ces représentants doivent, comme c’est le cas aujourd’hui, être issus des différents États membres pour qu’une certaine égalité de représentation soit respectée. En revanche, ces représentants ne devraient plus être les porte-paroles de leur propre pays mais devraient défendre l’intérêt général de l’UE et représenter l’ensemble de ses citoyens.

L’intérêt général de l’UE devrait davantage être mis en avant dans les processus décisionnels. Ainsi, il pourrait être intéressant de renforcer la démocratie dans la gouvernance notamment en renforçant le rôle du Parlement européen.

Enfin, il pourrait être intéressant de promouvoir les listes transnationales pour les élections européennes : cela permettrait de remettre l’intérêt de l’UE au cœur des débats du Parlement européen car les députés ne seraient plus élus sur des programmes nationaux mais communs à tous les Etats membres.